DSK est désormais libre de quitter les Etats-Unis

Il n'aura donc fallu que 15 minutes d'audience pour mettre un terme à une affaire de trois mois, pleines de rebondissements. Le volet pénal du dossier Dominique Strauss-Kahn est totalement refermé. Le juge a suivi les recommandations du procureur de Manhattan. Il a abandonné les charges qui pesaient contre l'ex-patron du FMI. DSK ne sera donc pas jugé pour crimes sexuels. Il est désormais libre et peut quitter les Etats-Unis.

Avec notre correspondant à New York, Raphaël Reynes

Il n’aura fallu qu’une quinzaine de minutes au juge Michael Obus, le 23 août pour mettre un terme à cette extraordinaire saga judiciaire qui aura duré 101 jours, 3 mois d’une « épreuve terrible et injuste », a déclaré Dominique Strauss-Kahn peu après sa sortie du tribunal.

L’ancien patron du Fonds monétaire international (FMI) s’exprimait pour la première fois depuis le début de cette affaire. « Je suis soulagé pour ma femme, mes enfants et mes amis » a déclaré DSK avant de rentrer dans la maison qu’il loue avec sa compagne Anne Sinclair, à deux pas du tribunal.
Une maison qu’il peut donc quitter définitivement pour rentrer en France, ou du moins qu’il pourra quitter dès ce mercredi, lorsque Dominique Strauss-Kahn aura récupéré son passeport. Ce devait être fait mardi mais le tremblement de terre qui a touché New York en début d’après-midi a provoqué du retard dans cette procédure.

Jusqu’à la dernière minute, les avocats de Nafissatou Diallo, l’accusatrice de DSK, auront tout tenté pour obtenir une issue plus favorable à leur cliente. Avec cette demande formulée le 22 août, l’avocat Kenneth Thompson demandait un changement de procureur et la nomination d’un procureur spécial dans ce dossier. Le juge Michael Obus a rejeté cette requête mais Kenneth Thompson a fait appel, mardi matin juste avant l’audience. Il a donc fallu qu’une cour d’appel étudie le dossier dans l’après-midi pour que cet ultime recours soit rejeté.

DSK est donc libre. Mais que va-t-il faire, à présent ? Ses proches restent très discrets sur les projets de l’ancien patron du FMI qui dit, lui, avoir « hâte de rentrer dans son pays mais avoir de petites choses à faire, encore avant de regagner la France ».

Ces petites choses, ce pourrait être de se rendre à Washington, où se trouve justement le siège du Fonds Monétaire International pour y rencontrer le personnel à qui il n’a pas pu dire au revoir. Il semble, en tout cas, que DSK ne souhaite pas rentrer en France avant la fin de l’Université d’été du parti socialiste qui a lieu le week-end prochain.


Dominique Strauss-Kahn, libre, va donc pouvoir rentrer en France, il va le faire dans les prochains jours. Mais cela ne signifie pas pour autant que la machine judiciaire va s'arrêter là pour DSK. Il y a encore en France la plainte déposée par la jeune journaliste Tristane Banon. Et aux  Etats-Unis, celle déposée par Nafissatou Diallo devant un tribunal civil du Bronx pour dommages et intérêts.

Pour faire pencher la balance de leur côté, les avocats de la jeune Guinéenne ont déposé plainte en France. Plainte pour subornation de témoin. Ils accusent un adjoint au maire de Sarcelles, commune dont DSK fut maire, d'avoir dissuadé une femme de venir témoigner devant la justice américaine. Selon eux, plusieurs cas similaires pourraient être examinés. L'un des défenseurs de Nafissatou Diallo, Douglas Wigdor, arrivé en France le 23 août  explique sa stratégie.

Mais William Taylor, l'avocat de DSK, se dit confiant sur la nouvelle bataille judiciaire qui va s’ouvrir.

Pour sa part, la principale association féministe des Etats-Unis, la National Organization for Women déplore la décision d'abandonner les poursuites contre DSK et parle d'une grave erreur judiciaire qui souligne « les travers d'une société qui tolère les violences sexuelles et jette la faute et le déshonneur sur les victimes ».

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