DSK : après l’abandon des charges au pénal, l’affaire n’est pas encore terminée

La décision du juge américain de ne pas poursuivre les accusations au pénal contre Dominique Strauss-Kahn met fin à trois mois d'un feuilleton judiciaire qui a coûté à DSK son poste de directeur général du Fonds monétaire international et gravement entamé ses chances de briguer la présidence française. Mais est ce bien la fin de l'affaire ? Il reste deux volets, la suite du volet américain avec des poursuites engagées au civil aux Etats-Unis et un volet français avec les accusations de Tristane Banon. Deux avocats américain et français de Nafissatou Diallo affirment que de nombreux témoignages de femmes ayant subi des tentatives d'agression de la part de Dominique Strauss-Kahn ont été recueillis mais ils évoquent aussi des pressions de proches de DSK pour les empêcher de témoigner.

L’un des avocats américains de Nafissatou Diallo, Douglas Wigdor est en France ces derniers jours manifestement venu récolter des témoignages, en vue du procès civil cette fois, qui opposera dans les prochaines années sa cliente à DSK devant un jury du Bronx. Des femmes ayant eu maille à partir avec l'ancien directeur général du FMI, Douglas Wigdor et son correspondant français Thibault de Montbrial déclarent en connaître beaucoup, dans le monde des transports, de l'hôtellerie, de l'organisation de congrès et même dans la presse.

Pour autant, ces dernières ne sont pas toutes prêtes à témoigner : parce que les faits sont anciens, parce qu'elles subissent des pressions ou bien encore parce qu'elles ont peur des conséquences possibles pour elles et leur entourage. Il n'empêche : les avocats de Nafissatou Diallo prétendent déjà avoir de quoi obtenir des réparations à la hauteur du préjudice subi par leur cliente.

Ils s'appuieront d'ailleurs peut-être sur les propos de Tristane Banon puisqu'ils affirment que le procureur Cyrus Vance leur avait promis de la convoquer aux Etats-Unis, ce qu'il n'a pas fait. De son côté, en dépit de l'évolution du dossier outre-Atlantique, la jeune journaliste française ne désarme pas. Elle maintient ses accusations de tentative de viol, et l'enquête ne sera close que lorsque Dominique Straus-Kahn aura été entendu à son tour par la police.

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