Avec notre correspondant à Washington, Pierre-Yves Dugua
« Ce n’est pas une catastrophe. Certes, il aurait mieux valu que la Cour de justice ne donne pas suite à cette affaire, mais ce n’est pas ce genre d’enquête qui va empêcher Christine Lagarde d’assumer sa mission », commentait jeudi 4 août 2011 un cadre du Fonds monétaire international. A Washington, on voit Christine Lagarde tout au plus obligée de se rendre à Paris une ou deux fois par an pour répondre à des questions dans le cadre d’une procédure qui pourra durer des mois.
L’affaire égratigne néanmoins les autorités françaises. Car pour convaincre le conseil d’administration du FMI de recruter Christine Lagarde au mois de juin, Paris avait minimisé le risque de décision de la Cour, qui se concrétise aujourd’hui. Dans le communiqué de jeudi, les 24 membres du conseil d’administration ont renouvelé leur confiance dans la capacité de Christine Lagarde à exercer pleinement ses fonctions.
En outre, ils ont refusé de commenter la décision de la justice française. Certains experts estiment que la patronne du FMI pourrait invoquer une immunité diplomatique et ainsi ignorer les convocations des enquêteurs à Paris. Mais ce n’est apparemment pas sa position puisque son avocat affirme qu’elle va coopérer pleinement avec les enquêteurs et entend prouver son innocence.
L’affaire nuit un peu aussi à l’image du FMI, déjà décrédibilisé par la crise de la zone euro, et qui se veut être un modèle en matière de gouvernance et d’éthique à la suite de la triste affaire Strauss-Kahn.