N’importe quel commerçant vous le dira, ce n’est pas facile de reprendre une affaire familiale quand les fondateurs sont toujours là. C’est l’expérience que vit Marine Le Pen depuis son accession à la présidence du Front National, en janvier dernier.
La fille a repeint le magasin du père dans des teintes plus apaisantes, et mis d’autres produits en avant, pour attirer de nouveaux clients. La plupart du temps, ça fonctionne, mais il y a toujours le père. Lui et elle n’ont pas les mêmes méthodes de ventes.
Lorsqu’elle dit dédiabolisation, en condamnant les attaques, il continue à dire provocation. Car malgré ses 83 ans, Jean-Marie Le Pen est bien trop intelligent et bien trop expérimenté pour ne pas savoir ce qu’il fait.
En expliquant que la tuerie d’Oslo est un accident, et que la naïveté du gouvernement norvégien l’a empêché de prendre conscience de la cause principale qu’est selon lui l’immigration, il adresse un signal à son électorat d’extrême droite traditionnelle, qui peut parfois se sentir oublié par la fille.
Cette dernière sanctionne systématiquement ce type de dérapage. Lorsque leurs auteurs ne s’appellent pas Le Pen...