C'est une nouvelle pierre à l'édifice et même à la statue du président protecteur, soucieux de l'intérêt général, qui prépare l'avenir. Après l'adoption du dernier plan d'aide à la Grèce, Nicolas Sarkozy a choisi cette forme inédite pour s'adresser aux parlementaires de toutes tendances.
Son message : il faut que la France soit exemplaire dans la maîtrise de ses comptes publics afin d'entraîner ses partenaires européens vers un gouvernement économique renforcé de l'Union européenne. C'est sans doute l'argument qui a convaincu le centriste François Bayrou, opposant déclaré au chef de l'Etat, mais européen convaincu, d'accepter de voter une réforme constitutionnelle relative à l'équilibre des comptes publics si le Congrès en est saisi.
Cette convocation des sénateurs et des députés à Versailles n'est pas encore certaine, loin de là, car pour être adoptée, cette réforme doit être votée à la majorité des trois cinquième. C'est loin d'être acquis compte tenu de l'opposition résolue des socialistes.
C'est d'ailleurs l'autre objectif de ce message présidentiel : mettre l'opposition en position délicate, accréditer l'idée de l'irresponsabilité de ceux qui prétendent accéder au pouvoir en 2012. Les socialistes le savent, notamment ceux qui insistent sur la maîtrise des déficits, comme François Hollande. Pour ses partisans, l'objectif ne sera pas atteint par un changement de règle constitutionnelle, mais avant tout par un changement de politique.