La crise de l'euro s'invite dans la campagne pour la présidentielle française

François Fillon a réuni vendredi 22 juillet à Matignon les représentants des parlementaires français pour les informer sur le nouveau plan d'aide à la Grèce négocié dans l'urgence. Si dans la majorité on se réjouit de l'intervention décisive de Nicolas Sarkozy dans la négociation, dans l'opposition on reste prudent sur l'impact de l'accord obtenu et on se méfie d'une récupération politique de la part du gouvernement.

En obtenant à l'arrachée un accord avec Angela Merkel sur le plan d'aide à la Grèce, Nicolas Sarkozy est à nouveau apparu comme le pompier d'une Europe en crise. Pour le Premier ministre, François Fillon, la France joue simplement son rôle de leader européen. « La France est en première ligne dans la gestion de cette crise depuis 2008. Nous le faisons avec modestie parce que nous défendons des valeurs européennes », a déclaré le chef du gouvernement.

Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, appelle justement le gouvernement à « plus de modestie ». Pour lui, il faut « aller plus loin » et ne pas se contenter de « décisions prises encore une fois dans l’urgence ».

Faire preuve de modestie n'empêche pas, pour le député centriste Philippe Vigier, de prendre acte des résultats obtenus par Nicolas Sarkozy : « Il faut toujours être modeste mais il y a quatre jours, on nous disait qu’on allait déchirer l’euro et on a sauvé l’euro hier. »

Un sauvetage de l’euro à la dernière minute, mais pour combien de temps ? « A court terme, ça peut le faire », explique le député écologiste Yves Cochet, qui ajoute, sceptique : « Mais à moyen terme, c'est-à-dire l’an prochain, je ne suis pas sûr que la zone euro survive à la réélection de Merkel et Sarkozy ».

Accord historique pour la majorité, provisoire pour l'opposition. La crise de l'euro aussi est un enjeu de la campagne pour la présidentielle.

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