C’est Didier Leroy, le PDG de Toyota Europe qui l’annoncé, vendredi 8 juillet 2011, dans un entretien au journal économique La Tribune. Le constructeur japonais va investir 125 millions d’euros pour fabriquer sa nouvelle petite Yaris II sur le site de Valenciennes, dans le nord de la France. 100 millions pour le développement de la version thermique et 25 millions pour la version hybride.
Alors que les grands groupes français Renault et PSA affirment qu’il est difficile de produire une voiture dans l’Hexagone, Didier Leroy reconnait que « les coûts salariaux sont élevés ». Cependant, « si vous produisez dans un pays à bas coûts, ce que vous économisez en main d’œuvre peut être entièrement contrebalancé par les couts logistiques », explique-t-il. Avant d’ajouter : « dans un rayon de 350 kilomètres de Valenciennes, on a un marché potentiel de 130 millions de personnes ». Près de 500 postes intérimaires ont déjà été créés. Avec la production de la nouvelle Yaris qui démarre en juillet, Toyota Europe vise désormais 1 000 postes d’intérimaires au premier semestre 2012. La moitié des postes pourrait être transformée en contrats fixes.
Manifestation pour l’emploi automobile
Valenciennes est au cœur de l’actualité du secteur de l’automobile. Plus d’un millier de personnes, des salariés de Peugeot Citroën, ont défilé, jeudi 7 juillet 2011, dans les rues de la ville pour dénoncer un plan de fermeture d'usines dans la région. Selon un document interne révélé par la CGT le mois dernier, PSA a l'intention de fermer deux usines installées en France. Deux sites sont concernés celui d'Aulnay-sous-Bois dans la région parisienne et celui de Sevelnord près de Lille, l'usine de Madrid en Espagne serait également visée. Selon la CGT, des milliers d'emplois sont directement menacés.
Pour sa part, la direction de PSA a démenti : aucune fermeture n’est prévue. Philippe Varin, le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, a ainsi confirmé, mardi 5 juillet 2011, au président Sarkozy que « le groupe n’examinait pas de projets de fermeture de site en France », et indiqué que « l'amélioration de la compétitivité des sites français était au cœur des réflexions du groupe PSA ». Des propos qui n’ont pas convaincu les salariés, puisque d’autres journées d'action sont prévues dans les mois à venir avec, en ligne de mire, l'élection présidentielle.
La fin de la prime à la casse
Le marché automobile français a bien résisté pour le moment à la crise. Mais on s’attend à une intense bataille commerciale au second semestre après trois mois consécutifs d’immatriculation en berne. Les ventes de voitures neuves en France ont chuté de 3,9% sur un an en juin, pour le troisième mois consécutif, selon des données publiées début juillet par le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Après une petite bulle, l'an dernier lorsque les consommateurs avaient profité de la prime à la casse, le marché s'est naturellement dégonflé lorsque ces aides ont cessé. Reste que sur l’ensemble du premier semestre 2011, les ventes sont en légère hausse de 1% par rapport à la même période précédente.
Dans le détail, côté constructeurs, PSA Peugeot Citroën enregistre des ventes en hausse de 12,5%. A l’inverse, le groupe Renault voit ses ventes plonger de 18,2%. Une conséquence des performances moindres de sa marque Dacia (-37%). Les constructeurs étrangers ont, pour leur part, enregistré des immatriculations en hausse de 18%. Avec un bond de 29,3% pour le groupe Volkswagen et de 75,4% pour le japonais Nissan.