Un brouillon, un simple document de travail : c'est en ces termes que la direction de Peugeot Citroën a qualifié le plan révélé jeudi matin par la CGT. Pourtant, le texte daté du 23 août 2010 est d'une précision pour le moins inquiétante : il détaille les usines qui seraient fermées, celle d'Aulnay-sous-Bois près de Paris, celle de Sevelnord près de Lille et enfin celle de Madrid en Espagne. Au total plus de 8 000 emplois menacés, les deux tiers sur le territoire français.
Le document précise également des échéances : les fermetures auraient lieu d'ici à 2014 et seraient annoncées après 2012 après l'élection présidentielle. Il faut dire que le dossier est jugé politiquement explosif. En 2010, dans le sillage de la crise économique, le gouvernement avait accordé une aide de 3 milliards d'euros à Peugeot - en échange celui-ci s'était engagé à ne pas fermer d'usine sur le territoire français.
« Notre base industrielle reste en France », affirmait jeudi après-midi la direction de Peugeot. Celle-ci se réserve malgré tout le droit de réfléchir comme toute entreprise, à son avenir, et donc à sa stratégie industrielle.