La candidature de Martine Aubry était devenue inéluctable, depuis la mise hors course de Dominique Strauss-Kahn, arrêté pour tentative de viol à New York en mai dernier. Mardi 28 juin, la première secrétaire du Parti socialiste, sur ses terres à Lille, officialise sa candidature. Le lieu n'est pas choisi au hasard : la gare Saint-Sauveur, une ancienne gare de marchandises transformée en centre culturel, symbolise l'attachement de la Nordiste au peuple. Chez les candidats socialistes, se déclarer depuis son fief semble être devenu une tradition. Le 31 mars, dans la foulée de son succès aux cantonales, François Hollande a annoncé sa candidature à Tulle (en Corrèze), Arnaud Montebourg a, lui, choisi la salle des fêtes de Frangy-en-Bresse en Saône-et-Loire, le 21 novembre 2010, tandis que Ségolène Royal a relancé sa campagne, dimanche 26 juin, à Arçais, dans les Deux-Sèvres. Seul Manuel Valls, député-maire d’Evry, dans l’Essonne, s’est déclaré candidat au journal télévisé de TF1.
Dans les sondages, François Hollande est toujours en tête avec 37% d’intentions de vote chez les sympathisants de toute la gauche. L’ancien secrétaire du PS devance Martine Aubry de trois points. Loin derrière, très loin même, Ségolène Royal (13%), Manuel Valls (5%), Arnaud Montebourg (4%). Soucieux de ne pas répéter les erreurs de 2007 qui avaient abouti à la défaite de Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy, le PS espère que ces primaires ne dégénèreront pas en guerre des chefs.