Au Palais de justice de Paris,
« Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». C’est cette phrase, prononcée en septembre 2009 à l’Université d’été de l’UMP et filmée par la chaîne de télévision Public Sénat, qui a valu condamnation l’an dernier à Brice Hortefeux. Des propos tenus devant une quinzaine de militants, dont Amine Bénalia-Brouch qu’une responsable locale de l’UMP venait de lui présenter comme « notre petit Arabe ».
Un moment de détente sans doute un peu vulgaire, mais bien loin de l’injure raciale pour Jean-Yves Dupeux, l’avocat de Brice Hortefeux : « C’est un propos, une blague un peu vaseuse ou une mauvaise plaisanterie, mais ça n’est pas en tous les cas une injure publique au sens où la loi le prévoit ». Une broutille en quelque sorte, un automatisme sans conséquence, à entendre le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, venu soutenir l’ancien ministre.
Un geste que l’avocat du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), Pierre Mairat, inscrit lui dans la stigmatisation par Brice Hortefeux des Français d’origine arabe. « Il en fait une minorité nuisible. Il faut auparavant en faire une minorité visible. Donc le clientélisme, la communautarisation, appeler Boubakeur effectivement comme témoin, participent à cette démonstration ». Le MRAP demande la requalification des faits en délit d’injures racistes publiques alors que le parquet général, comme la défense, souhaite la relaxe.
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