Nicolas Hulot vient de l’apprendre à ses dépens : la franchise n’est pas toujours bonne conseillère en politique. Pour avoir reconnu, vendredi 3 juin lors d’un dîner avec des journalistes à La Rochelle, qu’il avait envisagé « un court temps » un partenariat avec Jean-Louis Borloo, le candidat à l’investiture du parti Europe Ecologie-Les Verts pour l’élection présidentielle de 2012 a semé le trouble dans son propre camp. Ses propos et leurs retombées ont même pratiquement éclipsé la réélection triomphale de Cécile Duflot en tant que secrétaire nationale du parti (92,7% des voix).
Ne pas en faire un plat
Loin de faire l’unanimité lors de son arrivée chez les écologistes le 13 avril dernier, l’ex-animateur de radio et de télévision a bien involontairement donné des armes à Eva Joly. « Dans une campagne politique, il faut savoir distinguer ses alliés et ses adversaires », n’a pas manqué de souligner, samedi 4 juin, celle qui sera la principale adversaire de Nicolas Hulot à la primaire du parti EELV (*). Et comme pour mieux appuyer son propos, l’ancienne juge d’instruction a indiqué que, pour elle, Jean-Louis Borloo n’était qu’un « clone » de Nicolas Sarkozy.
Assailli de toutes parts, Nicolas Hulot est revenu samedi sur sa déclaration de la veille pour bien préciser qu’une éventuelle alliance avec Jean-Louis Borloo avait « rapidement été écartée ». Cécile Duflot elle-même s’est efforcée de minimiser la maladresse du créateur de l’émission Ushuaia en estimant que ce n’était « pas la peine d’en faire un plat ». Elle a quand même pris soin de rappeler que la stratégie du parti était de ne faire « aucune alliance avec aucun représentant de la majorité présidentielle ».
La confession malencontreuse de Nicolas Hulot a néanmoins conforté ses adversaires dans leurs convictions qu’il n’est pas l’homme de la situation pour représenter le mouvement écologiste à la présidentielle de l’an prochain. Candidate malheureuse en 2007 (seulement 1,57% des voix au premier tour), Dominique Voynet ne s’est pas privée de rappeler que Nicolas Hulot l’avait « carrément torpillée » en faisant signer son fameux Pacte écologique à la plupart des postulants, il y a cinq ans. Alors que le vote pour la primaire est sur le point de débuter, tout n’est pas rose chez les Verts pour la candidature Hulot.
(*) le vote débute le 15 juin ; les résultats seront connus le 29 juin, voire le 12 juillet en cas de deuxième tour