Cécile Duflot va pouvoir savourer son très large succès du week-end dernier : une victoire, haut la main, à la tête d'Europe Ecologie les Verts (EELV). A 36 ans, elle va être officiellement reconduite pour la troisième fois, et c'est une première, au poste de secrétaire nationale.
Toute cette semaine, des tractations entre les différentes composantes du mouvement se sont déroulées pour constituer la nouvelle direction. Et il a fallu faire une place aux idées de Daniel Cohn-Bendit qui a subi un revers lors du vote de dimanche dernier. Sa motion, qui préconisait une un changement de pratiques au sein du parti, n'a recueilli que 26.5% des voix lors du vote des militants. Mais les orientations portées par l’ex-leader de mai 68 pèseront tout de même sur la synthèse qui se décidera ce week-end.
Cécile Duflot étant assurée d 'être réélue, la question de la primaire devrait être au coeur des discussions. Les deux principaux postulants, Eva Joly et Nicolas Hulot, sont -selon plusieurs responsables écologistes- au coude à coude dans les intentions de vote. Nicolas Hulot séduit de plus en plus de militants et bénéficie de son image d'ex-animateur de télévision. Eva Joly, elle, croit fermement en ses chances avec un discours bien ancré à gauche.
Daniel Cohn-Bendit ne sera pas sur la photo de famille mais il n’a pas dit son dernier mot
Daniel Cohn-Bendit sera le grand absent à ce congrès mais il y participe cependant de loin en accordant une longue interview au journal Le Monde de vendredi soir.
Daniel Cohn-Bendit déclare ainsi ne pas vouloir se retirer du jeu et n'a en tous cas pas renoncé à donner son avis sur l'organisation et l'avenir du parti. «Ma crainte, c'est qu'on se retrouve à 3% en 2012 », assène-t-il d'emblée. L'ancien leader de mai 68 plaide pour un ralliement des écologistes à la candidature du PS dès le premier tour de l'élection présidentielle afin d'éviter le dispersement des voix de gauche qui risquerait de favoriser l'accession de Marine Le Pen au second tour.
En termes de visibilité électorale, Daniel Cohn-Bendit préfère miser sur les élections législatives de juillet 2012. Et il explique que «si on veut un groupe parlementaire qui pèse sur la majorité cela vaut le coup de poser le débat de l'utilité de notre présence au premier tour.»
Enfin il ne se prononce pas clairement sur son candidat préféré aux primaires socialistes. «Cela dépendra de leur positionnement sur la transformation écologique» explique-t-il. Mais l'ancien leader de 68 ajoute : «Si Martine Aubry dit qu'elle est pour la sortie du nucléaire alors que François Hollande est contre, je serai plutôt pour elle.»