Tout le monde en convient, les débats ont cette fois vraiment exploré le dossier. Cet incroyable embarquement de quelque trois cents personnes, connues ou non, dans la calomnie : des politiques de droite comme de gauche, des industriels, des hommes d’affaires, magistrats, policiers et même éditeurs ou journalistes.
La cour a écouté, questionné les prévenus, les témoins et les parties civiles, méthodiquement sans être accaparée ou instrumentalisée, comme on voudra, par la rivalité politique Sarkozy-Villepin qui avait littéralement écrasé le procès de 2009.
Mais on n’en sait guère plus sur cette falsification de listings bancaires et autres pseudo-transactions d’argent sale. Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin s’en rejettent toujours la responsabilité première. Le mathématicien dit avoir systématiquement obéi aux ordres de son employeur. L’ex-vice-président d’EADS affirme lui avoir été dupé de bout en bout par un redoutable escroc.
Un « ce n’est pas moi, c’est toi »qui aura plutôt épargné Dominique de Villepin, certes chahuté par les témoignages de Madame Lahoud ou du général Rondot, mais soutenu par celui de l’ancien patron de la DST, Pierre de Bousquet. Au point que la question clé : savait-il dès juillet 2004 qu’il y avait calomnie et a-t-il laissé faire ? Cette question, à vrai dire, se pose toujours.