La source, c’est Imad Lahoud. Jean-Louis Gergorin est rentré dans le jeu. « Je pense de bonne foi quant à Dominique de Villepin, jamais il n’a fait état devant moi du patronyme de Nicolas Sarkozy ni jamais demandé de monter un coup ». Le général Rondot, 74 ans, vétéran du renseignement français et témoin-clé du procès, accable lui aussi l’ancien salarié d’EADS, considéré comme le falsificateur des listings de Clearstream.
Le militaire, conseiller au ministère de la Défense, est le premier à recevoir ces documents truqués en 2003 et 2004 d’Imad Lahoud et de son employeur Jean-Louis Gergorin. C’est avec lui qu’il participe à la réunion tant de fois évoquée du 9 janvier 2004. Une réunion à trois convoquée par Dominique de Villepin, à l’époque ministre des Affaires étrangères, sur ce possible scandale d’Etat. « Mais pas un rendez-vous de conspirateurs », insiste Rondot, à la grande satisfaction de l’ancien Premier ministre.
Dominique de Villepin est cependant égratigné quand le général rappelle le curieux secret exigé de lui sur ses investigations. Chahuté aussi quand le témoin confirme un appel du 25 mars 2004 et une libération selon lui d’Imad Lahoud, alors en garde à vue, ce que l’ancien Premier ministre nie farouchement. Dominique de Villepin plus malmené encore quand le général Rondot assure avoir informé tout le monde dès fin juillet 2004 qu’il s’agissait bien d’une affaire de dénonciation calomnieuse.