En apprenant au lendemain de sa relaxe qu’il serait rejugé, Dominique de Villepin avait stigmatisé l’acharnement de Nicolas Sarkozy et même, sa haine. S’il comparaît lundi 2 mai et pour un peu plus de trois semaines, c’est sur ordre direct de l’Elysée. Ce deuxième procès sera donc lui aussi éminemment politique. Ses avocats comptent néanmoins sur une audience plus technique.
C’est également ce qu’attendent les autres prévenus, Jean-Louis Gergorin, ancien dirigeant d’EADS, et Imad Lahoud, ex-employé du groupe d’aéronautique et d’armement. Pour les deux hommes, condamnés respectivement à quinze et dix-huit mois de prison ferme en janvier 2010, c’est dans l’espoir de faire partager leur responsabilité dans la fabrication et l’envoi à la justice des faux listings de la banque luxembourgeoise.
Epargné en première instance, Dominique de Villepin va se trouver sous les tirs nourris de ses coaccusés, Jean-Louis Gergorin jurant qu’il n’aurait jamais livré de document sans ordre politique et Imad Lahoud assurant, lui, avoir reçu aussi bien des promesses de protection que des menaces de l’ancien Premier ministre pour faire plonger Nicolas Sarkozy. Sans oublier le feu croisé du procureur, convaincu de sa participation à cette dénonciation calomnieuse.