Le président du pouvoir d’achat, c’est ainsi que s’est présenté Nicolas Sarkozy. Bien mal lui en a pris. Si en 2009 et 2010, le pouvoir d’achat des Français a tout de même progressé respectivement de 1,6% et de 1,2%, c’est surtout dû aux prestations sociales. Sans compter qu’une partie des mesures censées libérer le travail et le pouvoir d’achat ont été abandonnées. La fameuse loi Tepa adoptée en août 2007 avant la crise, le symbole du « travailler plus pour gagner plus », a été modulée au fil de son mandat.
Le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt a disparu et le bouclier fiscal a été sacrifié dans le cadre d’une réforme a minima de l’impôt sur la fortune (ISF). Seule mesure de la loi Tepa toujours en vigueur, la défiscalisation des heures supplémentaires qui a apporté 4 milliards d’euros par an aux ménages. Mais pour l’Etat, le résultat est décevant. Le gain en PIB est inférieur au coût de la mesure.
Le recul de l’âge légal du départ à la retraite
Autre promesse partiellement tenue : la lutte contre le chômage. Après quatre ans de présidence, la France, sur le plan de l’emploi, ne va guère mieux que celle qu’il a trouvée à son arrivée au pouvoir. Alors qu’il promettait en cinq ans un chômage à moins de 5%, le taux de sans-emploi dépasse aujourd'hui encore les 9%. Alors Nicolas Sarkozy tient à se justifier : s'il n'a pas pu aller aussi loin qu'il l'aurait voulu, notamment sur le pouvoir d'achat et le chômage, c'est de la faute de la crise financière mondiale.
Sur le chantier des retraites, le chef de l’Etat a gagné son pari. Malgré les deux millions de Français dans la rue, Nicolas Sarkozy non sans mal a fait passer sa réforme sur les retraites. Il tient bon sur le cœur de la réforme, le relèvement, de 60 à 62 ans, de l’âge légal du départ à la retraite. Mais il accepte des aménagements sur le dispositif des carrières longues et la pénibilité du travail. Une réforme adoptée fin 2010 dans la douleur qui fait dégringoler sa cote de popularité.
Dépendance, emploi des jeunes
Quatre ans après son élection, trois Français sur quatre, selon un sondage de BVA pour BFM et Challenges, publié jeudi, ont un jugement négatif du mandat du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy, en panne dans les sondages, a prévenu qu’il entendait réformer « jusqu’à la dernière minute ». Avec un objectif en ligne de mire : sa réélection en 2012. Premier dossier sur son bureau : faire décoller l’alternance avec une augmentation du nombre de jeunes en apprentissage ou en professionnalisation. Le chef de l'Etat a annoncé une série de simplifications pour lever les freins à l'embauche de jeunes en alternance.
Second dossier : la dépendance. Il y a urgence. Avec le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie, la France devrait compter 5,4 millions de personnes de plus de 85 ans en 2060. La prise en charge des personnes âgées dépendantes (soins, hébergement, aides) coûte cher. Les dépenses publiques qui lui sont consacrées atteignent actuellement 22 milliards d’euros et devraient coûter 10 milliards de plus à l’horizon 2025. Mais comment trouver des financements pour faire face à ce nouveau risque ? Plusieurs pistes sont sur la table comme notamment la question de la création d'une nouvelle branche de la Sécurité sociale, de même que celle d’un recours à une assurance privée obligatoire. Des premières mesures financières devraient être inscrites dans le budget de la Sécurité sociale pour 2012, adopté à l'automne 2011.
Pour en savoir plus :
- Conseil d’orientation des retraites : http://www.cor-retraites.fr/
- Le portail de l’alternance : http://www.contrats-alternance.gouv.fr/index.html
- Le débat national sur la dépendance : http://www.dependance.gouv.fr/