Olivier Besancenot n'a manifestement pas envie de devenir Arlette Laguiller. Le facteur de Neuilly-sur-Seine, la commune la plus riche de France à l'ouest de Paris, ne semble en effet pas inspiré par les 6 candidatures de la pasionaria de Lutte ouvrière.
Après 2 candidatures, sous les couleurs de la Ligue communiste révolutionnaire, autre chapelle trotskiste, Olivier Besancenot ne se voyait pas récidiver sous les couleurs du nouveau Nouveau parti anticapitaliste, une évolution de la LCR qu'il a pourtant initié et personnifié. Il avait déjà renoncé à son rôle de porte-parole du NPA à la fin mars.
Dans sa lettre envoyée aux militants, il explique qu'il souhaite passer le relais, il ne renonce pas à s'impliquer. Il est toutefois difficile de ne pas relier cette décision aux difficultés traversées par son parti. Hémorragie des militants, divisions entre dirigeants, échecs électoraux aux élections locales et peut-être surtout concurrence à gauche de la gauche.
Dans ce secteur de l'échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon commence à faire le vide autour de lui. La direction du Parti communiste a recommandé à ses militants de soutenir la candidature de l'ancien socialiste, une éventualité à laquelle répugne Olivier Besancenot. Mais après son retrait officiel, on voit mal qui pourrait le remplacer avec des chances de faire aussi bien que ses 4% de 2002 et 2007.