Cela doit être très frustrant de devoir garder le silence tout en voyant ses rivaux libres de s'exprimer, surtout lorsqu'ils usent de cette liberté. Cette situation, Dominique Strauss-Kahn va pourtant devoir la subir encore au moins un mois, aux dires de ses amis. Ils se réunissent pour tenter d'imaginer le meilleur scénario pour le retour dans l'arène politique française du favori des sondages.
L'intéressé, toujours tenu à la réserve au Fonds monétaire international, profite d'un voyage privé en France pour rencontrer Martine Aubry, qui ne veut surtout pas qu'on oublie qu’elle aussi est également une candidate potentielle. Sauf qu'elle aussi doit ronger son frein dans l'attente de la décision de DSK, puisqu'ils sont liés par un pacte selon lequel l'un ne se présentera pas contre l'autre. Du coup, leurs lieutenants respectifs se chargent d'attaquer l'homme qui entend profiter de ce petit jeu entre amis, François Hollande.
« Le lièvre et la tortue »
Le député de la Corrèze, qui prend soin de n'attaquer personne, est parti de loin. Il est officiellement en campagne depuis déjà un mois. Il multiplie les déplacements en France et bientôt à l'étranger. Il remplit des salles pour exposer son diagnostic :
« Une France qui doute, qui se défie, une France divisée ». Et, pour présenter son projet : « Mettre la France en avant en faisant le pari de la croissance et de la justice avec pour priorité la jeunesse.
Son « rêve français » comme il le dit, se mesure désormais au nombre de points gagnés dans les études d'opinion. Il progresse lentement, un peu comme dans la fable du Lièvre et de la tortue. Quant à progresser sûrement, il faudra attendre que chacun se soit élancé pour le savoir.