Nicolas Sarkozy installe un Conseil national du numérique

Nicolas Sarkozy vient de procéder à l’installation officielle du Conseil national du numérique (CNN), organe consultatif chargé d’accompagner le gouvernement dans la définition de politiques sur l’économie numérique. Première réunion de travail ce mercredi 27 avril.

Après un déjeuner à l’Elysée en décembre 2010 avec les patrons et acteurs influents du web, Nicolas Sarkozy persiste et signe. Il avait évoqué déjà la création d’un organe consultatif pour améliorer le dialogue entre le secteur des nouvelles technologies et de l’internet et les pouvoirs publics. Ce mercredi 27 avril, il a intronisé les 18 membres de ce nouvel organe qui compte des dirigeants de société internet (Rentabiliweb, Deezer, Owni...) mais aussi des représentants du secteur des logiciels et des représentants des opérateurs télécoms (SFR, France Telecom, Free...)

Les imperfections de la loi Hadopi

« J'ai voulu y rassembler diverses personnalités compétentes de l'internet français, en majorité des entrepreneurs, pour que, le gouvernement puisse avoir un éclairage émanant du secteur », a expliqué le chef de l’Etat. En clair, le président souhaite dorénavant éviter les cafouillages qui ont eu lieu lors des votes de la fameuse Hadopi avec des textes discutés et votés par des députés et des sénateurs pas forcément doués dans le secteur des nouvelles technologies.

Nicolas Sarkozy a profité du lancement du Conseil national du numérique pour faire une parenthèse sur l’Hadopi, une sorte de mea culpa : « Ce dispositif n’a jamais été une fin en soi mais une solution, imparfaite, trouvée à un moment de l’histoire », a t-il fait valoir. « Bien sûr je suis prêt à un Hadopi 3 qui signifierait la fin de cette loi… si vous me proposez une solution ». Une déclaration qui sonne comme une remise en cause du bien-fondé de la loi Hadopi, entrée en vigueur en 2010 pour protéger les droits d’auteur et punir ceux qui récupèrent illégalement du contenu sur le web.

Le dialogue avant tout avec les acteurs du net

Les idées ne vont pas manquer d’affluer dorénavant sur le bureau du nouveau Conseil national du numérique. Reste à savoir si elles seront mises en œuvre et comment. Car les sujets ne manquent pas. Fiscalité (les géants de l’Internet comme Google et Facebook ne sont pas taxés en France) droits d’auteur, financements des start-up, neutralité du net c'est-à-dire accès équitable pour tous les internautes au web... des débats que le président souhaite inscrire dans un contexte européen, voire mondial.

Nicolas Sarkozy avait d’ailleurs évoqué en décembre 2010 un G8 du web. Un discours bien différent du tout sécuritaire qui avait fâché le milieu des professionnels du web lors de la discussion sur la loi Hadopi. L’heure est au progrès, à l’ouverture : « La censure de l'Internet ou sa privation collective [est] une violation inacceptable de la liberté d'expression », a-t-il déclaré. Avec en ligne de mire, l’élection présidentielle 2012. Pour Nicolas Sarkozy, c’est une certitude, il ne fallait pas se fâcher avec un secteur aussi porteur.

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