La Camerounaise Ariane Astrid Atodji a réussi à produire et à présenter « Koundi et le jeudi national » au Cinéma du Réel. « Il n’y a pas de financement au Cameroun. J’avais la chance énorme de trouver un financement de la Goethe-Institut Kamerun. » La réalisatrice est née à
Nguelemendoug, elle a grandi au Cameroun et a suivi les ateliers de cinéma du Goethe Institut de Yaoundé avant d'étudier à la LN International Film School de Yaoundé. Dans son premier film, elle raconte avec des images bien cadrées et un calme appuyé l’histoire d’un village de 1 200 habitants à l’est du Cameroun. Stupéfaite par la joie de vivre des villageois, elle a découvert leur recette miracle : les habitants acceptent de sacrifier un jour de travail par mois pour financer un projet collectif, une plantation cacaoyère. « Il y avait une joie certaine dans le village, cela m’a beaucoup frappée, parce que, il y a longtemps que je n’avais pas vu des gens comme eux : très content de leur situation, ils ne se plaignaient pas, j’ai constaté qu’ils ne mourraient pas de faim. »
Reste à savoir ce qu’un documentaire peut apporter à la société camerounaise. « Le public camerounais n’a pas cette culture de film documentaire, remarque Ariane Astrid Atodji. Il s’intéresse beaucoup plus à des histoires de fiction. Le film, je l’ai fait en pensant beaucoup plus au public à l’extérieur qui connaît le documentaire. Non seulement, on n’a plus de salles de cinéma au Cameroun, mais en plus, je pense qu’il y n’aurait pas de public, parce que les gens ne s’y intéressent pas. Ils disent : c’est quoi ce film documentaire ? Qu’est-ce qu’on en fait ? Honnêtement, l’idée de projeter ce film en salle au Cameroun ne m’est jamais venue.
Cinéma du Réel, 33e Festival international de films documentaires, du 24 mars au 5 avril au Centre Pompidou à Paris