Face à la flambée des prix de l'énergie qui entraine un fort mécontentement de la part des Français, le gouvernement veut faire une pause. Réunis à Matignon, le Premier ministre François Fillon, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, le ministre de l'Energie Eric Besson, et le secrétaire d'Etat à la Consommation Frédéric Lefebvre cherchent à atténuer la hausse. Une initiative qui ne va pas dans le sens des géants du secteur qui justifient ces augmentations par la nécessité de financer les investissements à venir.
Pour Julien Quistrobert, spécialiste énergie chez Richelieu France, ce gel des prix ne sera pas tenable : « Du côte de GDF-Suez, les prix du gaz sont une vraie problématique. Le groupe a des pertes de près de deux milliards d’euros depuis trois ans. Pour EDF, les discussions pourraient remettre en cause les investissements futurs dans les centrales nucléaires. Avec ce qui s’est passé au Japon, les normes de sécurité vont augmenter. C’est un type d’annonce qui est assez facile à faire à l’approche d’élections importantes. Les cantonales ont été un vrai échec ; donc on peut imaginer que le gouvernement veuille prendre une posture peut-être un peu plus populiste. Et puis ce sont les actionnaires de ces sociétés qui auront un manque à gagner ».
Outre le gel des tarifs, le gouvernement pourrait également revoir le mode de calcul du prix du gaz. Indexé, en partie, au cours du pétrole qui ne cesse de grimper, il ne prend pas en compte les achats de court terme, réalisés à moindre coût sur les marchés.