A Paris, le Salon du livre invite les littératures nordiques et le débat sur le livre numérique

Ce vendredi 18 mars, le Salon du livre de Paris ouvre ses portes jusqu’au 21 mars. Lors de cette 31e édition seront célébrées les lettres scandinaves, mais aussi le polar et la ville mythique de Buenos Aires, élue Capitale mondiale du livre 2011 par l’Unesco. Deux mille auteurs venus de 37 pays ont fait le voyage à Paris. Le livre numérique s’invite à nouveau dans les débats à la recherche d’un modèle d’avenir pour le livre.

Les quarante écrivains des pays du Nord seront les stars de ce Salon du livre de Paris qui se déroule sur quatre jours, au lieu de six jours auparavant. Conséquence directe de l’année dernière où les poids lourds de l’édition avait boudé le Salon du livre et provoqué une chute de fréquentation avec 190 000 entrées au lieu de 204 000 en 2009.

Cette année, l’écrivain suédois Henning Mankell est l’invité d’honneur du Salon. Ses romans policiers se sont vendus à des dizaines de millions d’exemplaires dans le monde et son livre L’homme inquiet (Seuil) s’est révélé comme l’un des romans les plus vendus en France. D’autres auteurs venus du Danemark, de Finlande, d'Islande, de Norvège, de Suède témoigneront de la grande diversité de cette littérature et donneront un panorama de cette écriture foisonnante venue du Nord. L’écrivaine finlandaise Sofi Oskanen, prix Fémina étranger 2010, la jeune Norvégienne Linn Ullmann, fille du réalisateur mythique Ingmar Bergman et de la célèbre actrice Liv Ullmann, seront également de la fête. Per Olov Enquist, véritable monument de la littérature suédoise, l’Islandaise Audur Ava Olafsdottir, l’auteur de Rosa Candida, le Norvégien Per Petterson seront aussi de la partie comme 17 auteurs jeunesse scandinaves.

Le Salon du livre sera une des étapes de l’année des «outre-mer» en invitant des nombreux auteurs et éditeurs ultra-marins. Belle occasion de découvrir l’expression d’un monde qui parle une cinquantaine de langues. Rien que pour la Nouvelle-Calédonie on a recensé 28 langues pratiquées !

La question existentielle du prix unique du livre numérique

Le défi du livre numérique est encore plus présent au Salon du livre que les années précédentes. Frédéric Mitterrand, le ministre français de la Culture, a plaidé, lors de l’inauguration du Salon du livre, pour le prix unique du livre numérique « quel que soit le lieu d’implantation des opérateurs ». Le Sénat doit examiner en deuxième lecture, le 29 mars, la proposition de loi sur le prix unique du livre numérique sur laquelle les deux chambres du Parlement français sont divisées. De nombreux éditeurs français craignent, avec la vente de livres dématérialisés, un fort risque d’affaiblissement des libraires. Pour l’instant, la vente d’e-books reste très marginale dans le chiffre d’affaires de l’édition en France. Actuellement elle est estimée au dessous de 1 pour cent, contre environ 8 pour cent chez les éditeurs américains. Néanmoins, lors d’un sondage Ipsos pour le magazine spécialisé Livres Hebdo et le Cercle de la librairie, 8 pour cent des Français déclarent d’avoir déjà lu un livre numérique. Selon cette enquête, ces Français appartiennent à une catégorie socioprofessionnelle supérieure, très parisienne et très masculine et s’avèrent être aussi plus grands lecteurs de livres imprimés que la moyenne. Pour les Français interrogés, le livre numérique présente plusieurs avantages : la facilité du transport, le stockage et l’accès à de grandes quantités d’ouvrages. Leur enthousiasme reste freiné par « une lecture sur écran fatiguante » et un manque de « contact physique avec le livre ».

Le Salon du livre de Paris, du vendredi 18 au lundi 21 mars 2011, Porte de Versailles – Pavillon 1, Boulevard Victor, 75015 Paris.

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