Le tribunal correctionnel de Paris a retenu l’ABS, (Accusation d'abus de biens sociaux), à cause du parachute doré de 18,6 millions d'euros que Jean-Marie Messier s'était octroyé. Bien qu'il ne l'ait jamais perçue, la somme a été provisionnée, élément suffisant pour le tribunal qui considère que c'est un préjudice pour l'entreprise. Maître Pascal Wihlem, l'avocat de Jean-Marie Messier, a annoncé qu'il faisait appel de la décision du tribunal.
« Nous sommes dans l’incompréhension la plus totale de la démarche du tribunal qui a abouti à cette condamnation. En particulier du chef d’ABS, dans la mesure où manifestement il a été établi tout au long de cette procédure que jamais un centime n’est parvenu dans la poche de Jean-Marie Messier. Donc, il y a véritablement un sujet important sur lequel nous devons devoir à nouveau nous remettre devant la Cour d’appel. », dit-il
En revanche pour l'avocat des 300 petits actionnaires, c'est une victoire inespérée. Pour Maître Frédérik-Karel Canoy, ce jugement est un tournant dans les affaires de délinquance en col blanc.
« Excellent. C’est de l’exceptionnel. Je suis fier d’être avocat en France. On obtient beaucoup plus qu’aux Etats-Unis, et nous n’avons jamais vu ce type de décision. Nous avons été entendus par le tribunal, et les indemnités sont au-delà de ce qu’on espérait. Donc ça, c’est une décision parfaite. »
Aux Etats-Unis, Jean-Marie Messier avait été poursuivi pour les mêmes faits par des actionnaires américains mais le tribunal avait conclu à son innocence.