L'histoire de Jean-Marie Messier est celle d'une ascension fulgurante. Dans les années 90 tout semble réussir au jeune patron de la Compagnie générale des eaux. A coup d'acquisitions, en particulier des studios de cinéma Universal, il rêve de conquérir l'Amérique. Il transforme son groupe, rebaptisé Vivendi Universal, en numéro deux mondial des médias.
Au faîte de sa gloire, J2 M surnommé par les humoristes, J6m, pour « Jean-Marie Messier moi-même, maître du monde », cherche à symboliser une génération internet; très branché, il s'affiche dans la presse. En France, son goût pour les paillettes agace.
Mais en 2002, son groupe annonce une perte de plus de 13 milliards d'euros. En quelques jours Messier est poussé à la démission. Sa chute est spectaculaire. Les petits porteurs portent plainte tous azimuts, en France et aux Etats-Unis.
Jean-Marie Messier est soupçonné d'avoir menti sur le niveau d'endettement de son groupe. Mais, fait rare, la défense n'aura pas à batailler avec l'accusation : le parquet a requis un non lieu général pour l'ensemble des faits. Les petits actionnaires, eux, ne l'entendent pas de cette oreille et comptent sur ce procès pour se faire entendre.