Affaire Vivendi : Jean-Marie Messier de retour devant ses juges

Huit ans après son départ forcé de la présidence du groupe Vivendi Universal (VU), l'homme d'affaires français Jean-Marie Messier, symbole de la bulle internet de la fin des années 90 et de ses excès, espère solder ses comptes avec la justice lors d'un procès qui s'ouvre ce mercredi 2 juin à Paris. L'ancienne star du patronat hexagonal doit répondre de diffusion d'informations fausses, de manipulation de cours et d'abus de biens sociaux. Il encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375 000 euros d'amende. Quatre autres ex-dirigeants du groupe et deux autres hommes d'affaires seront également présents sur le banc des prévenus.

L'histoire de Jean-Marie Messier est celle d'une ascension fulgurante. Dans les années 90 tout semble réussir au jeune patron de la Compagnie générale des eaux. A coup d'acquisitions, en particulier des studios de cinéma Universal, il rêve de conquérir l'Amérique. Il transforme son groupe, rebaptisé Vivendi Universal, en numéro deux mondial des médias.

Au faîte de sa gloire, J2 M surnommé par les humoristes, J6m, pour « Jean-Marie Messier moi-même, maître du monde », cherche à symboliser une génération internet; très branché, il s'affiche dans la presse. En France, son goût pour les paillettes agace.

Mais en 2002, son groupe annonce une perte de plus de 13 milliards d'euros. En quelques jours Messier est poussé à la démission. Sa chute est spectaculaire. Les petits porteurs portent plainte tous azimuts, en France et aux Etats-Unis.

Jean-Marie Messier est soupçonné d'avoir menti sur le niveau d'endettement de son groupe. Mais, fait rare, la défense n'aura pas à batailler avec l'accusation : le parquet a requis un non lieu général pour l'ensemble des faits. Les petits actionnaires, eux, ne l'entendent pas de cette oreille et comptent sur ce procès pour se faire entendre.

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