Avec notre envoyé spécial là Tours, Guillaume Naudin
C’est comme un vieil artiste de music hall qui fait le dernier tour de chant de sa dernière tournée.
Son public lui réclame ses plus grands succès, alors il s’exécute. Une heure pour résumer plus de cinquante ans de vie politique, avec les passages obligés que sont, par ordre d’entrée en scène, l’enseignement qui part à vau-l’eau, la fin de la méritocratie, la ruine de l’économie, l’islamisme, le désespoir, l’insécurité, la corruption, les manipulations et les persécutions contre le Front national, la cuisine électorale des partis au pouvoir, la vassalisation de la France. Et enfin, son plus grand tube : l’immigration, à la fois cause et conséquence de tous les maux précédemment cités.
Comme toutes les bêtes de scène, comme tous les grands acteurs, Jean-Marie Le Pen sait prendre son public par la main et l’amener où il veut, c’est-à-dire dans l’isoloir, alors que cette accumulation de manifestations de la supposée décadence de la France souligne son propre échec à l’empêcher. Le discours s’achève sur un ultime appel au sursaut, à l’adhésion, et surtout au vote Front national.