Signe de l'embarras provoqué par le cas tunisien au sein des autorités françaises, la réunion qui s'est tenue à la mi-journée ce samedi 15 janvier à l'Elysée n'a été sanctionnée d'aucune déclaration publique.
Cela dit, dans la foulée de ce conclave réunissant autour de Nicolas Sarkozy le Premier ministre, les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur, du Budget et le chef d'état-major des armées, la présidence française a publié un communiqué tranchant nettement avec le ton de ces derniers jours.
Pour la première fois, la France affirme apporter « un soutien déterminé » au peuple tunisien dans sa « volonté de démocratie ». Elle demande également « l'organisation d'élections libres dans les meilleurs délais » et se dit même prête à apporter son « concours pour que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable ».
Enfin, et c'est certainement le geste le plus significatif, l'Elysée assure que des dispositions ont été prises pour que soient bloqués « les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France ».
La volte-face est tardive mais l'Elysée tient manifestement à montrer aux opinions publiques française et tunisienne qu'elle a désormais définitivement lâché son ancien allié Zine el-Abidine Ben Ali.