Les Français devaient être résignés, et la contestation limitée. Mais voilà, depuis plus d'un mois et demi, la France vit au rythme des mobilisations sociales.
Après avoir pêché par un excès d'optimisme, le gouvernement tente par tous les moyens de faire rentrer les manifestants dans le rang. La semaine dernière, les lycéens étaient « manipulés ». Les Français « empêchés de travailler ». Une nouvelle stratégie de communication du gouvernement, alors que rien n'indique encore que la fin du processus parlementaire va s'accompagner d'un essoufflement du mouvement.
La grève coûte cher au pays, « entre 200 et 400 millions d'euros par jour », d'après la ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui évoque aussi « un préjudice moral » subi par la France. Le chiffre est vague - du simple au double - , invérifiable, mais destiné à marquer les esprits. « Il faut envoyer la facture à l'Elysée », répondent en choeur les syndicats et l'opposition.
Seul signe d'espoir pour le gouvernement : la fin du blocus dans trois raffineries de pétrole. Mais neuf restent encore en grève.