C'est une procédure assez rare contre un juge d'instruction. Une procédure réservée aux cas les plus graves, insuffisance professionnelle, manquement à la probité, à la loyauté.
Ce sont les supérieurs hiérarchiques du juge qui ont demandé l'ouverture de cette enquête au printemps dernier. Le juge Patrick Ramaël est connu pour traiter des dossiers hautement sensibles : affaire Ben Barka, disparition de Guy -André Kieffer à Abidjan en Côte d'Ivoire.
Présenté comme un juge tenace, prompt à bousculer les intérêts diplomatiquement de la France, il fait feu de tout bois. En juillet 2009 il perquisitionne dans les locaux de la DGSE, la direction de la Sécurité extérieure, lieu classé secret défense. Une première.
Un an auparavant, il avait déjà franchi la ligne rouge en se rendant à l'Elysée dans le cadre de l'enquête sur la disparition de Guy-André Kieffer. Il avait convoqué à son bureau le conseiller justice de Nicolas Sarkozy, le suspectant d'avoir fait pression sur un témoin.
Pas de commentaire officiel du juge Ramaël sur cette mesure prise à son encontre
toutefois du côté du Palais de Justice, certains magistrats estiment qu'il s'agit d'une stratégie d'intimidation visant à calmer ses ardeurs. On lui reprocherait son attitude indépendante notamment vis à vis du pouvoir politique en place.