Affaire Kieffer : la famille inquiète des nouveaux blocages de l'enquête par les autorités ivoiriennes

L'avocat et la famille de Guy-André Kieffer dénoncent de nouveaux blocages dans l'enquête conduite par le juge français Patrick Ramaël. Ce dernier est actuellement en Côte d'Ivoire pour mener une série d'actes d'enquête sur la disparition du journaliste, le 16 avril 2004, et le rapt de Xavier Ghelbert un avocat enlevé en novembre de la même année avant d'être relâché. Or ce travail d'enquête est rendu difficile faute de la coopération des magistrats ivoiriens. Et la famille de Guy-André Kieffer est très inquiète.

Le juge Ramaël est actuellement en Côte d'Ivoire pour la poursuite de son enquête mais il a visiblement du mal à mener son travail. Les autorités ivoiriennes lui ont fait savoir que ses homologues ivoiriens étaient soit souffrants soit en vacances. Pour Bernard Kieffer, cela traduit une volonté politique d'enterrer cette affaire à l'approche de l’élection présidentielle.

Pour le frère de Guy-André, « il y a un blocage manifestement politique, tout à fait soudain et inattendu qui empêche le juge Ramaël de mener à bien ses investigations actuellement. Il a réuni beaucoup d’éléments qui le conduisent déjà depuis un certain temps à mener son investigation autour du palais présidentiel ivoirien, autour des proches du président Gbagbo et de son épouse ».

Bernard Kieffer demande à Paris et à Abidjan de tenir leurs promesses. « L’appel que nous lançons, dit-il, s’adresse à la fois au président Sarkozy qui s’était engagé auprès de nous, la famille, le 23 août 2007 à ne pas normaliser les relations avec la Côte d’Ivoire, tant que cette affaire ne serait pas réglée. Il s’adresse également au président Gbagbo qui lance qu’il nous a reçus juste après l’enlèvement de Guy-André qui nous assurait qu’il ferait tout pour que son ami, c’est le terme qu’il a employé, soit retrouvé. Les deux présidents se sont donc engagés vis-à-vis de la famille à tout faire pour que la vérité aboutisse. Or je constate aujourd’hui, que le juge Ramaël, qui est sans doute tout proche de la vérité, ne peut plus instruire ».

L'avocat et la famille de Guy-André Kieffer menacent de demander au juge français d'émettre des mandats d'arrêts internationaux contre « ceux et celles qui empêchent la manifestation de la vérité ». De son côté, le Quai d'Orsay a réaffirmé le 10 octobre son soutien au juge Ramaël et son souhait que toute la lumière puisse être faite sur les circonstances et les responsabilités dans la mort de Guy-André Kieffer.

Rappelons que le journaliste Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004  alors qu'il avait rendez-vous avec un proche de l'épouse du président ivoirien Laurent Gbagbo.

Partager :