En France, la totalité des raffineries est en grève

Des grèves se radicalisent en France notamment dans le secteur de l'énergie et singulièrement dans l'industrie pétrolière. Les 12 raffineries de France sont désormais touchées, sept, voire huit sont désormais en suspension d'activité pour cause de débrayages. La tension est nettement montée depuis ce matin, 15 octobre 2010, dans les dépôts de carburants. Certains sont fermés par des piquets de grèves alors que d'autres sont rouverts et surveillés par les forces de l'ordre.  

La mobilisation en France contre la réforme des retraites tourne au bras de fer entre gouvernement et syndicats autour du secteur stratégique des carburants, avec
l'ensemble des raffineries du pays touchées par des grèves et le blocage de dépôts pétroliers. Les 12 raffineries françaises étaient en grève vendredi 15 octobre 2010, parfois temporairement, avec l'entrée dans le mouvement des deux dernières
qui n'étaient pas encore touchées.

Les autorités assurent que la pénurie est encore loin, mais l'oléoduc approvisionnant les aéroports parisiens ne fonctionnait plus vendredi matin, faute de produits pétroliers, a indiqué la société Trapil gérant le pipeline. « L'aéroport d'Orly a 17 jours de stocks et Roissy a des stocks au moins jusqu'à la fin de ce week-end », a précisé à l'AFP une
porte-parole de Trapil.

Le gouvernement avait autorisé jeudi soir (14 octobre) la mise à disposition d'une partie des réserves de carburant, pour pallier tout risque de pénurie alors que 10 des 12 raffineries du pays étaient à l'arrêt ou en cours d'arrêt. Vendredi matin, les unités anti-émeute de la police ont pénétré sans incident dans cinq dépôts de carburant qui avaient été bloqués par des grévistes.

Forces de l'ordre dépêchées par l'Elysée pour débloquer les dépôts

Au moins cinq autres dépôts étaient encore bloqués vendredi, parfois de manière temporaire. Ces actions sont devenues le principal moyen de pression dans le conflit sur les retraites, depuis que la production de carburants est affectée par le blocage
de terminaux pétroliers dans les ports et les mouvements de grève dans les raffineries.
La décision de faire intervenir les forces de l'ordre a été prise par Nicolas Sarkozy, a indiqué la présidence. « On ne peut pas se permettre une pénurie d'essence, il faut
penser à toutes celles et tous ceux d'entre nous qui ont besoin de se déplacer (...), aux entreprises, aux transporteurs routiers, tout ce qui fait la vie de notre pays 
», a expliqué vendredi le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau.

La France compte quelque 220 dépôts de carburant. Pour le dirigeant du syndicat CGT, Bernard Thibault, « ce n'est pas la méthode qui permettra de sortir de l'impasse » sur le conflit des retraites. « Ce mouvement est durablement ancré dans le pays », a-t-il
prévenu, soulignant que « même les chiffres de la police montrent que depuis plus de 15 ans il n'y a jamais eu autant de manifestants dans notre pays ».

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