Le ministre du Travail, englué dans l'affaire Bettencourt depuis le début de l'été, est désormais réduit au rôle de porte-parole, de technicien des retraites totalement exclu de la décision politique. A tel point que Bernard Thibault, le leader de la CGT, a refusé le 7 septembre sur TF1, de dialoguer directement avec Eric Woerth. Même si le ministre a fait mine de ne pas être blessé par un tel désaveu et a voulu s'en tenir à parler des retraites sans évoquer l'affaire Bettencourt, il n'a pas pu éviter de se justifier.
Une reprise en main par Nicolas Sarkozy
Malgré le soutien affiché par la majorité, le ministre du Travail n’apparait plus comme un interlocuteur valable. Le président Sarkozy va donc reprendre ouvertement les choses en main. Cela lui permettra de répondre aux attaques de l'opposition qui dénonce le fait qu'une réforme cruciale comme celle des retraites, soit défendue par un ministre décrédibilisé et un gouvernement en sursis. Le président ayant annoncé son intention d'effectuer un remaniement après l'adoption de la réforme des retraites.
Une nécessité de donner des gages aux Français
Le président de la République doit réussir la réforme des retraites, réforme phare de la fin de son mandat. Il va donc devoir donner des gages aux Français et aux syndicats, qui envisagent déjà une autre journée de mobilisation fin septembre. Sur le fond, il ne reviendra certainement pas sur le report de l'âge légal de départ à la retraite, mais devrait proposer des améliorations sur la pénibilité ou les polypensionnés. Reste la question de la forme. Nicolas Sarkozy devra trouver le ton juste entre fermeté pour ne pas se renier et ouverture pour montrer qu'il entend les inquiétudes.