Présenté comme un moment de vérité politique à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle de 2012, la journée de grèves et de manifestations a drainé la plus forte mobilisation enregistrée depuis le début de la contestation du projet gouvernemental, en mars.
La police a dénombré 1,12 million de participants dans toute la France. Selon la CGT (gauche), les cortèges ont rassemblé quelque 2,735 millions de personnes tandis que le deuxième syndicat du pays, la CFDT, faisait état de 2,5 millions de manifestants.
A Paris, les manifestants étaient 80 000 selon la police, et pas moins de 270 000 selon la CGT, soit plus du double que lors de la dernière mobilisation contre le projet en juin.
Les syndicats jugent la mobilisation réussie
Les dirigeants syndicaux ont affirmé avoir réussi leur pari d'une mobilisation plus forte que le 24 juin, précédente journée de contestation, qui avait rassemblé entre 800 000 personnes, selon la police, et deux millions, selon les syndicats.
Partout dans le pays, les grèves ont provoqué d'importantes perturbations dans les transports ferroviaire, urbain et aérien. Deux trains à grande vitesse (TGV) sur cinq circulaient, le trafic était perturbé dans les principaux aéroports. Dans les écoles, les collèges et les lycées, de nombreuses classes sont restées fermées.
Si la mobilisation était forte dans le secteur public, beaucoup d'entreprises du secteur privé étaient aussi représentées dans les cortèges.
Les syndicats avaient choisi le début du débat parlementaire sur les retraites pour organiser cette journée d'action. Il a débuté à l'Assemblée nationale dans un climat houleux, la gauche accusant le gouvernement « de ne pas avoir joué sincèrement le jeu de la négociation » et fustigeant un projet « injuste » qui « fait porter 95% de la charge sur les salariés ».
La réforme prévoit de repousser l'âge minimum de la retraite de 60 à 62 ans d'ici à 2018. Le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisin européens, est la meilleure option pour assurer des besoins de financement estimés à 70 milliards d'euros d'ici à 2030.
Selon les sondages, une majorité de Français approuvent cette mobilisation, tout en considérant la réforme inéluctable.
Avec AFP