Lorsque la loi a été définitivement adoptée par le Parlement, il y a un mois, un certain nombre d'organisations de défense des droits de l'homme ont jugé le texte particulièrement réducteur. Les socialistes doutent même que la France, sur cette base, puisse lutter efficacement contre l'impunité dont jouissent un certain nombre de criminels contre l'humanité.
Il est vrai que les conditions décidées par le législateur français sont strictement encadrées. D'abord, Paris ne pourra poursuivre que des présumés criminels résidant habituellement en France. Rien n'empêche donc un suspect de se rendre tranquillement en vacances dans l'Hexagone. Il pourra reprendre son avion en toute quiétude. Il faut ensuite que les crimes supputés soient condamnables aussi bien en France que dans l'Etat où ils ont été commis.
Dernière limite, et non des moindres : seul le ministère public, c'est à dire l'Etat, pourra engager des poursuites. Les plaintes de particuliers, de victimes, de partie civile, ne seront pas recevables. Pas question de fâcher quelques puissants criminels, si la raison d'Etat l'emporte. La diplomatie aura toujours le dernier mot.