Depuis plusieurs jours, Eric Woerth ne cesse de répéter qu'il est impatient de s'expliquer face aux enquêteurs. Et bien, une fois l'aval du Conseil des ministres obtenu, il n'y aura plus d'obstacle à ce que le ministre du Travail soit entendu par le procureur du Tribunal de Nanterre Philippe Courroye, en charge de l'affaire Bettencourt.
L'objectif: vérifier si Eric Woerth, alors ministre, a véritablement favorisé l'embauche de son épouse, pour faire fructifier l'argent des Bettencourt comme le soutient le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, et s'il a aussi eu vent de certaines opérations de fraudes fiscales.
Pour Jean-Yves Leborgne, l'avocat d'Eric Woerth, cette audition permettra surtout de mettre un terme à ce qu'il appelle une campagne de calomnies. « J’espère que cette audition va mettre un terme à ces rumeurs, à ces ragots qui sont dans l’opinion. Et que l’on constatera enfin qu’il n’y a pas d’affaire Woerth. Je ne vois pas pourquoi les enquêteurs auraient à se pencher sur un conflit d’intérêt qui est une notion morale et qui ne concerne pas le droit pénal. Quant aux fraudes fiscales, il est clair que M.Woerth y est complètement étranger et nous le savons d’une manière officielle par le rapport de l’Inspection générale des finances ».
Aucune date n'est encore fixée, mais au vu du rythme où est menée cette enquête depuis deux semaines, il est vraisemblable que l'audition du ministre Eric Woerth, mais aussi celle de son épouse Florence, interviennent très rapidement.