Pas un jour sans une révélation ou un rebondissement dans le feuilleton de l'affaire Bettencourt qui ne s'en vienne fragiliser Eric Woerth. C'est la déposition de Patrice de Maistre qui sème aujourd'hui le trouble.Longuement interrogé lors de sa garde à vue, l'homme de confiance de Liliane Bettencourt a ainsi révélé qu'Eric Woerth, alors ministre du Budget, était intervenu personnellement auprès de lui début 2007 pour qu'il reçoive sa femme et la conseille sur sa carrière professionnelle.
Quelques mois plus tard, mai 2007, Florence Woerth est en tout cas embauchée. « Il n'y a là rien de frauduleux », clame l'avocat de Patrice de Maistre pour qui cette embauche « n'a entraîné aucun avantage » pour la société Clymène. Dans les enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt, le même de Maistre expliquait pourtant l'avoir embauchée « pour faire plaisir » au ministre. Rien d'illégal, certes, mais de quoi renforcer les soupçons d'un confit d'intérêts voire d'un possible trafic d'influence.
Eric Woerth semble en tout cas loin « d'être lavé de tout soupçon » comme le clamait lundi dernier le président Sarkozy pressé de déminer le scandale politico-fiscal qui empoisonne la vie de son ministre du Travail. Celui-là même qui doit toujours mener à bien l'emblématique réforme des retraites.