Si l'ancienne comptable du couple de milliardaires reconnaît volontiers ne pas pouvoir étayer de preuves matérielles définitives ses dires, ses déclarations replacent Eric Woerth sous le feu des projecteurs.
L'ancienne salariée de Liliane Bettencourt affirme ouvertement que l’actuel ministre du Travail a reçu au printemps 2007, en tant que trésorier de l'UMP, la somme de 150 000 euros en liquide, pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
Elle précise notamment avoir personnellement retiré une partie de cette somme - 50 000 euros - qu'elle a remis au gestionnaire de fortune Patrice de Maistre. Ce dernier s'étant ensuite chargé, selon elle, de retirer en Suisse le complément.
« Maistre m'a dit qu'il allait très vite dîner avec Eric Woerth afin de lui remettre, discrètement comme il m'a dit, les 150 000 euros. Et le diner a bien eu lieu très rapidement », précise dans son entretien à Médiapart l'ancienne comptable qui a été interrogée à deux reprises lundi 5 juillet dans le cadre de l'enquête menée par le procureur de Nanterre Phillipe Courroye sur les soupçons de fraude fiscale qui pèsent sur Liliane Bettencourt.
Claire T. qui a été au service de l'héritière de L'Oréal pendant 12 ans et a quitté son service en novembre 2008, affirme enfin que Nicolas Sarkozy, quand il était maire de Neuilly de 1983 à 2002 était « un habitué » de la table des Bettencourt, et « recevait aussi son enveloppe ».
Ces nouvelles révélations sont des plus embarrassantes pour Eric Worth qui, depuis le début de cette affaire, s'est enfermé dans une position de déni. Le cabinet du ministre du Travail dément formellement ce mardi 6 juillet ces accusations et affirme que « le financement de la campagne présidentielle et celui de l'UMP se sont toujours faits dans le strict respect des règles relatives au financement de la vie politique ».
Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé a jugé pour sa part qu'il fallait que Nicolas Sarkoy « parle aux Français », jugeant « absolument indispensable que les choses soient remises en perspective ».