Le soldat Woerth n'est pas encore sauvé

Face à la succession des scandales, le président Sarkozy a donc choisi de sacrifier deux ministres de second plan, pour mieux préserver un homme clé de son gouvernement, Eric Woerth. Le ministre du Travail qui est également trésorier de l'UMP, est accusé de conflits d'intérêts et est toujours fragilisé par l'affaire Bettencourt. C'est donc toute la majorité, UMP en tête, qui aujourd'hui fait bloc pour soutenir le ministre en charge de la grande réforme des retraites.

Sauver à tout prix le soldat Woerth ! C'est le mot d'ordre à l'UMP, véritablement sur le pied de guerre, pour condamner les attaques de l'opposition et balayer les questions de la presse sur le possible conflit d'intérêts que représente la double casquette d'Eric Woerth, à la fois ministre et trésorier de l'UMP.

Alors que ce lundi matin 5 juillet 2010, un sondage Viavoice publié dans Libération, indiquait que 60% des Français jugent « choquant » le cumul des fonctions de ministre du Travail et de trésorier de l’UMP, Frédéric Lefèbvre, porte-parole de ce mouvement, a produit une réponse musclée :

« Eric Worth est trésorier de cette maison. Il fait parfaitement bien son travail. Et j’ai remarqué que beaucoup de questions des journalistes étaient souvent : Eric Woerth est parfaitement intègre, mais… Tout ce qui se fait est parfaitement légal, mais… Ecoutez, à partir du moment où Eric Woerth est intègre et où c’est légal, les "mais" vous pouvez vous les garder… »

Et les conseils de Frédéric Lefèbvre à la presse sont également valables pour l'opposition socialiste, comme en témoigne le porte-parole adjoint Dominique Paillé qui est lui aussi monté au front :

« Nous ne répondons plus à ces attaques, qui sont des attaques essentiellement politiciennes, parce qu’elles se veulent déstabilisatrices, pour, évidemment, éviter le débat sur les retraites que nous continuerons, coûte que coûte. »

Dans une semaine, Eric Woerth présentera la réforme des retraites en Conseil des ministres et Frédéric Lefèbvre le jure, malgré la violence des attaques, le ministre est serein et nullement affaibli :

« Il est affaibli dans vos rêves. Et Eric Woerth est parfaitement, aujourd’hui, dans la réforme – je l’ai encore vu ce matin – il est parfaitement serein. »

Le ministre est peut-être serein mais à l'UMP on l'est visiblement beaucoup moins, où l'on redoute toujours de nouvelles révélations dans l'affaire Bettencourt.

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