Accusé par l'hebdomadaire Marianne d'avoir fermé les yeux sur des soupçons d'évasion fiscale d'une partie de la fortune Bettencourt, le parquet de Nanterre se défend, et assure avoir alerté les impôts dès janvier 2009. Or, à cette époque, qui était responsable de l'administration fiscale, en sa qualité de ministre du Budget ? Eric Woerth, précisément. Ses services auraient-ils omis de l'informer ? Dans le meilleur des cas, cette dernière révélation -pour le moins embarrassante- démontre un dysfonctionnement majeur de l'administration.
Eric Woerth assure avoir appris l'existence de la fraude en même temps que l'ensemble des Français, la semaine dernière. Et alors que sa femme a participé à la gestion de la fortune Bettencourt, alors que lui-même a décoré de la Légion d'honneur l'homme de confiance de la première fortune de France, Eric Woerth rejette les accusations de conflit d'intérêts lancées par l'opposition. Une semaine déjà qu'il se débat pour se défendre. A tel point que sa parole devient difficilement audible sur le dossier majeur dont il a la charge, la réforme des retraites. Qu'il soit coupable ou innocent, le ministre du Travail est d'ores et déjà affaibli.