Le procès de Jérôme Kerviel fut trois semaines de jargons bancaires, de sommes stratosphériques, en somme de la finance à l'état pure. Et au final, des réquisitions sévères : l'accusation a demandé quatre ans de prison à l'encontre de l'ancien trader de la Société Générale.
Alors, s'agit-il du procès d'un homme ou de celui d'un système ? La question est restée latente au cours des audiences. La défense a voulu faire le procès de la banque : à ses yeux, elle savait, elle laissait faire, même, elle encourageait. Kerviel n'a cessé de soutenir qu'il n'a pas pu seul, et à l'insu de tous, engager son employeur, la Société Générale, à hauteur de 50 milliards d'euros.
Alors oui, peut-être que les systèmes de contrôle ont été défaillants, la banque l'a admis, mais néanmoins, comme l'ont souligné les avocats de la Société Générale, l'ancien trader n'a-t-il pas usé d'opérations fictives ou de fausses déclarations pour brouiller les pistes ?
Les impressions ont oscillé aux rythmes des témoignages, une trentaine au total. Pourtant, il reste une inconnue : les véritables motivations du prévenu.
« Qui êtes vous vraiment, Monsieur Kerviel ? », a souvent demandé le président du tribunal. « Un jeune homme ordinaire », a toujours répondu, un brin énigmatique, l'ex-trader désormais célèbre.