Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
C’est une victoire, voire un triomphe pour Angela Merkel, dont la popularité a permis à son parti de gagner huit points par rapport aux dernières élections, il y a quatre ans. Comme Konrad Adenauer et Helmut Kohl avant elle, la chancelière allemande est réélue pour un troisième mandat.
Historique également, la défaite cinglante des alliés d’Angela Merkel, les libéraux du FDP. Après un score impressionnant en 2009, ils s’effondrent et ne seront pas représentés au sein du nouveau Parlement, du jamais vu là aussi depuis la guerre.
À gauche, les sociaux-démocrates augmentent légèrement leur score historiquement bas de 2009, mais avec 25,7%, la déception est au rendez-vous. La campagne de Peer Steinbrück n’aura pas permis de remobiliser de façon importante les déçus de la social-démocratie.
Plus à gauche, avec 8,6% des suffrages, Die Linke perd des points, de même que les Verts (8,4%). Le nouveau parti eurosceptique, Alternative pour l’Allemagne (AfD), créé au printemps, frôle la barre fatidique des 5% en totalisant 4,7% des voix et ne devrait donc pas entrer au Parlement. Mais le mouvement compte bien à l’avenir rebondir sur ce premier succès, à commencer par les élections européennes du printemps prochain.
Reportage au QG électoral du FDP
À la soirée électorale du parti, au cœur de Berlin, les mines sont tristes et les rangs se clairsèment assez vites. Helmut Metzner, qui était candidat du parti libéral à Berlin, est d’ordinaire un joyeux drille. Ce dimanche soir, on sent sa voix brisée.
« C’est épouvantable. C’est un désastre qu’on peut à peine s’imaginer. Il faut déjà l’accepter. Beaucoup d’erreurs collectives expliquent un tel résultat, le pire dans l’histoire du FDP depuis la création de l’Allemagne fédérale. Ça ne pourra pas rester sans conséquence au niveau des instances dirigeantes du parti. Ça sera très difficile d’arriver à redresser le parti ».
Les responsables du parti ont déjà annoncé qu’ils assumeront la responsabilité de cet échec historique. Les têtes devraient donc rapidement tomber au parti libéral alors que la survie politique du FDP est en cause.
Pascal Thibaut