Le spectre de l'abstention plane sur les élections allemandes

Ce dimanche, 62 millions d’Allemands sont appelés aux urnes. La chancelière sortante fait la course en tête dans les sondages, mais ces derniers jours, l’écart entre son parti chrétien-démocrate et celui de son challenger social-démocrate, Peer Steinbrück, s’est resserré, tandis que les petits partis comme le nouveau-né eurosceptique AfD (Alternative pour l'Allemagne) ont pris de l’ampleur. Des signes de nervosité se font sentir alors que pèse aussi le danger de l’abstention.

Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Heike Schmidt

Jusqu’à dimanche soir 17 h 59, rien n’est joué. Angela Merkel appelle ses troupes à se mobiliser jusqu’à la dernière minute : « Sortez, parler avec les indécis, essayez de les convaincre. Emmenez des amis voter. Je vous demande un dernier effort pour qu’on ait quelque chose à fêter ce dimanche soir ».

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Si elle a lieu, la fête se fera sans cette dame qui refuse de se rendre aux urnes. Comme 67% des électeurs, elle a trouvé la campagne « décevante ». « Je ne vais pas voter. Ils font ce qu’ils veulent, tous. Tous les programmes se ressemblent, regrette-t-elle. C’est la première fois que je ne vote pas, et croyez moi, je viens de l’ex-Allemagne de l’Est, je sais ce que cela veut dire pouvoir voter ».

« S'il vous plaît, allez voter ! »

Attention, lui rétorque le social-démocrate Peer Steinbrück, ce choix comporte des risques : « Si vous voulez nous sanctionner en refusant d’aller voter, je vous dis qu’on aura un gouvernement dont vous ne voulez pas ! S’il vous plaît, allez voter ! », insiste-t-il.

30% d’abstentionnistes comme en 2009, c’est le cauchemar partagé par tous les candidats.

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