Elections allemandes: dernières heures pour conquérir les indécis

A la veille de l'ouverture des bureaux de vote, ce dimanche 22 septembre en Allemagne, les candidats ont fait leurs derniers tours de piste. La chancelière sortante, Angela Merkel, a tenu meeting devant 7000 personnes, ce samedi matin. Depuis des semaines, les sondages lui sont favorables et lui prédisent une victoire facile. Mais un début de suspense commence cependant à poindre, dans une Allemagne où un électeur sur trois ne sait pas encore pour qui il va voter.

Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Heike Schmidt 

A 24 heures de l’ouverture des bureaux de vote, les chrétiens-démocrates au pouvoir voient leur large avance s'effriter et se font nerveux. Dans les sondages, la CDU d’Angela Merkel est toujours loin devant, avec près de 40 % des voix. Mais le social-démocrate Peer Steinbrück a réussi à remonter la pente. Après avoir enchaîné une série de gaffes - notamment l’épisode du « doigt d’honneur » à la Une du Süddeutsche Zeitung - il se retrouve maintenant à 26 %.

Limiter l'abstention

Les deux rivaux se battront donc jusqu’à la dernière minute pour convaincre les indécis, qui sont nombreux. Un électeur sur trois ne sait pas encore où il va mettre sa croix, ce dimanche 22 septembre. La référence morale des Allemands, le président fédéral Joachim Gauck, a d’ailleurs appelé les 62 millions d’électeurs à se rendre massivement aux urnes. «Nous avons le choix, a-t-il lancé dans un message vidéo, c'est quelque chose dont des millions de gens dans le monde rêvent ». Il faut savoir qu’aux dernières législatives, il y a quatre ans, l’abstention avait atteint un record, à près de 30 %.

A (RE)ECOUTER : Les secrets de la longévité politique d’Angela Merkel

Merkel fière de son bilan européen

La campagne est loin d’être terminée. Tous les candidats sont encore sur le pont.

Le challenger d'Angela Merkel, le social-démocrate Peer Steinbrûck, était à Francfort dans la région de la Hesse où on votera aussi dimanche pour renouveler un Parlement régional qui pourrait basculer à gauche.

Le candidat du SPD a plaidé pour une défaite du gouvernement Merkel « le plus inactif, le plus divisé et aux promesses les plus creuses depuis la réunification », rapporte Pascal Thibaut, correspondant de RFI à Berlin. Face aux pronostics qui ne laissent guère d’espoir à l’alliance entre sociaux-démocrates et Verts de gagner les élections, Peer Steinbrûck a déclaré à ses supporters que ce sont eux et non les sondages qui ont le dernier mot.

Angela Merkel a tenu pour sa part son dernier grand meeting, ce samedi matin à Berlin. Une démonstration de force, devant des milliers de sympathisants.

« Nous, les Allemands, ne soyons pas trop fiers. Il y a dix ans, on nous appelait "l’homme malade de l’Europe". Alors, nous avons fait des réformes. Les gens n’ont pas forcément apprécié. Prenez l’exemple de la retraite à 67 ans. Encore aujourd’hui on nous demande : "Est-ce vraiment nécessaire ?". Nous l’avons fait, et c’est ainsi que nous avons amélioré notre situation », s'est-elle félicité.

Elle a également profité de l'occasion pour revenir sur son positionnement sur la scène européenne. « Si, aujourd’hui, nous stabilisons l’Euro tous ensemble en Europe, cela veut dire que oui, nous sommes solidaires, mais aux conditions que nous nous sommes fixés nous-même. C'est-à-dire que les pays qui sont plus faibles que nous doivent surmonter leurs faiblesses. Solidarité et responsabilité, effort et aide. C’est cela le principe de notre coopération en Europe. C’est ainsi que nous avons stabilisé l’Euro », a-t-elle martelé depuis la tribune, saluée par un tonerre d'applaudissements de ses partisans. 

A la veille du scrutin, Angela Merkel a surtout peur d’une chose : que ses partisans soient tentés de donner leur deuxième voix aux Libéraux pour sauver l’actuelle coalition. Des Libéraux qui ne sont pas sûrs de faire leur entrée au Parlement. Angela Merkel ne cesse de marteler que les deux partis sont différents et que chacun doit se battre pour son propre camp. Un discours qui traduit une certaine nervosité de sa part.

A écouter ce samedi sur RFI : Géopolitique, le débat (18h10 TU) ; et, ce dimanche, Carrefour de l'Europe (16h10 TU), en direct de Berlin.

Et ce lundi, dès 5 h 00 (TU), retrouvez l’émission spéciale en direct de Berlin.

Partager :