Avec nos correspondante et envoyée spéciale à Athènes, Amélie Poinssot etHeike Schmidt
C’est maintenant un homme de 82 ans qui doit réussir là où trois autres avant lui ont échoué. Carolos Papoulias reçoit ce dimanche 13 mai les chefs des trois partis – Nouvelle Démocratie, Pasok et Syriza – pour une réunion de la dernière chance en fin de matinée.
C’est un huis clos crucial dans un contexte extrêmement délicat, puisque les créanciers internationaux menacent de plus en plus ouvertement la Grèce de ne plus verser aucun nouveau prêt. Sans cette aide vitale, le pays risque la faillite dès juin 2012.
Mais, mettre d’accord trois partis qui sont totalement divisés sur la politique de rigueur imposée par les bailleurs de fonds revient à s'attaquer à la quadrature du cercle. Jusqu’ici, la gauche radicale Syriza refuse catégoriquement de s’aligner sur la politique d’austérité menée par la coalition sortante. Si son chef Alexis Tsipras cède à l’énorme pression du président grec et de l’Europe pour rejoindre un gouvernement pro-austérité, les électeurs pourraient se sentir trahis. Pour l’heure, la gauche radicale n’aurait donc qu’à perdre sa crédibilité.
Selon un récent sondage, des nouvelles élections seraient bien plus prometteuses : si on votait demain dimanche en Grèce, Syriza sortirait en tête, avec 27% des voix. On comprend dans ces conditions que le Syriza n'ait aucun intérêt à s'allier avec les autres formations.
Des Grecs toujours opposés à l'austérité
Car les Grecs semblent vouloir maintenir le message qu'ils ont voulu faire passer dans les urnes dimanche 6 mai au soir. Une écrasante majorité d'entre eux, sans être pour la sortie de la Grèce de la zone euro, sont fermement opposés à la cure d'austérité et aux nouvelles mesures qui étaient annoncées pour le mois de juin, et ils ne comprennent pas la pression européenne qui s'exerce sur le pays pour former un gouvernement avec les deux partis sortants, Pasok et Nouvelle démocratie, qui ont été lourdement sanctionnés dans les urnes.