Turquie: assaut de la police contre le groupe de médias Ipek Koza

A Istanbul, en Turquie, la police a donné l'assaut ce mercredi matin contre le siège de la télévision Bugün, du groupe de médias Ipek Koza, proche de l'oppposant Fethullah Gülen. Une foule s'était rassemblée pour empêcher les administrateurs nommés par le gouvernement d'entrer dans le bâtiment. On apprend aussi, ce mercredi matin, qu'une autre chaîne du groupe, Kanaltürk, a vu sa diffusion coupée à 9h15 (heure locale) alors que Bugün annonçait en direct l'arrivée de la police dans sa régie.

avec notre correspondant à Istanbul,  Jérôme Bastion

La chaîne Bugün diffusait encore en milieu de matinée ce mercredi matin, depuis l’intérieur du bâtiment après que la police, dehors, avait débranché deux caméras de direct qui montraient les échauffourées entre police et manifestants, dans la rue. La diffusion s’est donc poursuivie depuis le studio dans des locaux envahis de policiers. Ils étaient là pour permettre à l’administrateur de prendre ses fonctions : hier (mardi), celui-ci n’avait pas pu pénétrer dans le bâtiment en raison de la résistance des employés des médias (deux journaux et deux chaînes de télévision) qui occupent et défendent ces locaux.

Un administrateur proche du pouvoir

Comme il fallait s’y attendre après la prise de contrôle du siège du groupe Koza Ipek à Ankara hier, la police a fait irruption vers 4h30 ce mercredi matin dans ce bâtiment. Il y a eu des bousculades. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés et le bâtiment a été envahi. Envahi illégalement, disent les responsables de la télévision et les députés de l’opposition qui campent littéralement dans les locaux. Selon eux, même s’il y a décision de justice, la police n’a pas à venir imposer cet arrêt par la force ni à imposer une coupure de la diffusion.

L’administrateur, disent les responsables de ces médias, n’est pas habilité à prendre les rênes de ces sociétés car c’est un simple responsable d’un journal pro-gouvernemental, un proche de la famille Erdogan qui plus est. Beaucoup dénoncent un coup de force contre les médias d’opposition à quatre jours d’un scrutin législatif critique pour l’AKP.

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