Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
C’est la première fois qu’une opération anti-terroriste menée contre des jihadistes de l’Etat islamique tourne ainsi à l’affrontement armé, au bilan particulièrement lourd, en Turquie.
La police avait déployé d’importants moyens pour perquisitionner, au petit matin, ce lundi 26 octobre 2015, une quinzaine d’appartements et de maisons suspects dans la petite ville de Kayapinar, non loin de Diyarbakir.
Mais le jardin de l’une des maisons était piégé : quand les policiers sont entrés, une bombe télécommandée enterrée a été activée, et c’est là que les policiers ont été blessés, dont deux mortellement.
S’en est suivie une très longue fusillade, qui s’est terminée par la mort des occupants de deux maisons aux allures de fort retranché. De nombreuses armes et munitions y ont été retrouvées. C’est une cellule qui s’apprêtait apparemment à commettre des attentats suicides dans une mosquée de la ville qui a été mise au jour, suite à une dénonciation.
Jamais jusque-là en tous cas une cellule active de jihadistes avait ainsi été démantelée, dans le sud-est du pays, majoritairement kurde, où ils ne sont pourtant pas censés être très bien implantés. Selon le vice-Premier ministre, Numan Kurtulmus, l’enquête se poursuit pour mettre au jour d’éventuelles autres cellules dans la région. Mais la Turquie est bel et bien, désormais, en guerre contre l’organisation Etat islamique.