Le groupe Etat islamique doit en partie sa force à la Turquie. Le gouvernement conservateur de Recep Tayyip Erdogan a jusque-là toujours fermé les yeux et ouvert ses postes-frontières aux jihadistes. Des milliers de combattants de différentes nationalités ont d’abord transité par la Turquie avant d’aller garnir les rangs de l’organisation Etat islamique en Syrie et en Irak.
Dans ces deux pays, et bien que la Turquie soit membre de l’Otan, elle a refusé de se joindre à la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis pour combattre ces groupes radicaux. A travers sa politique, l’un des objectifs d’Ankara était de laisser agir les extrémistes pour renverser Bachar el-Assad.
Une stratégie dangereuse que la Turquie pourrait désormais payer au prix fort. Sous pression internationale, elle a dû revoir sa position par rapport à l’organisation Etat islamique et renforcer le dispositif militaire à sa frontière. Un changement de posture qui déplaît aux jihadistes. L’organisation Etat islamique le fait savoir ce lundi à travers l'attentat suicide de Suruç. La première attaque du groupe EI en territoire turc.