Avec notre envoyé spécial au Luxembourg, Guilhem Delteil
Alors qu’ils s’étaient mis d’accord, lors des dernières rencontres, sur la répartition des réfugiés au sein de l’Union européenne, ils doivent désormais parler du retour des migrants économiques. Un sujet, de l'avis général, moins source de discorde entre les Etats-membres, mais c’est une réunion importante, a assuré Jean Asselborn, le ministre luxembourgeois qui préside cette rencontre.
Importante, car pour les Etats-membres les décisions prises sur l’accueil des réfugiés ne peuvent tenir que s’il y a un véritable contrôle aux frontières extérieures et une politique de retour, selon les mots du ministre français Bernard Cazeneuve.
L'aide au développement conditionnée à la coopération des pays d'origine
Pour parvenir à ces objectifs, les Européens veulent mettre en place un corps de garde aux frontières européennes, qui pourrait venir en soutien aux Etats-membres, là où la pression migratoire est particulièrement forte.
Et puis les Européens veulent être, disent-ils, plus efficaces dans la politique de retour des migrants économiques. Pour cela il faut mieux les identifier. Cela doit se faire dans les « hotspots », ces centres que l’UE veut mettre en place dans les pays d’entrée dès le 1er novembre et par une coopération accrue avec les pays d’origine qui parfois ne facilitent pas les démarches de retour de leurs ressortissants. Les 28 entendent utiliser l’aide au développement comme un moyen de pression pour les pousser à coopérer.
Une gestion ordonnée des flux migratoires
Cet après-midi le débat va s’élargir. Les Européens vont parler avec les pays riverains de la Syrie et de l’Irak, la Jordanie, le Liban, la Turquie. Les pays des Balkans, principale porte d’entrée dans l’Union européenne, sont également invités à participer. Les 28 veulent une gestion ordonnée de ces flux migratoires.
Ce jeudi matin, la ministre britannique Theresa May s’est dit favorable à ce que l’Union européenne aille chercher les réfugiés, qu’elle est prête à accueillir directement dans les pays où ils se trouvent : la Turquie, le Liban ou la Jordanie par exemple, dans le cas des réfugiés syriens. Un plan est ainsi en discussion entre l’UE et la Turquie, mais jusqu’ici Ankara a refusé l’installation de « hotspots » sur son territoire.