Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Barack Obama avait son « Yes we can ». Angela Merkel scande « Wir schaffen das », « Nous y arriverons ». Pendant une heure, la chancelière a défendu sa politique sur la question des réfugiés alors que les attaques se multiplient contre elles notamment dans son parti et que la population devient plus sceptique. D'autant plus que le pays pourrait avoir à ouvrir encore plus grand ses portes.
« Une fermeture des frontières ou un arrêt de l'accueil des réfugiés sont exclus : cela ne fonctionnerait pas », explique-t-elle. Angela Merkel reconnaît sur un point son impuissance : « Il n'est pas dans mon pouvoir de décider combien de personnes viennent en Allemagne », tout en s'estimant sûr que son pays parviendra à rester maître d'une situation complexe, « la plus difficile depuis la réunification » du pays.
Angela Merkel a rendu hommage aux responsables et aux volontaires actifs pour accueillir les réfugiés. « L'Allemagne est un pays accueillant et j'en suis fière », s'est-elle exclamée.
Une Europe plus unie
La chancelière a répété que la solution de cette crise résidait dans la lutte contre la cause des migrations dans les pays d'origine, dans une répartition plus équilibrée des réfugiés en Europe et dans l'intégration de ceux qui arrivent en Allemagne. « Cela durera, mais je suis convaincue que nous pouvons relever ce défi ».
La veille, devant le Parlement européen à Strasbourg, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande avaient appelé à l'unité pour changer la politique d'asile « obsolète » en Europe, confrontée à sa pire crise migratoire depuis 1945, mais aussi à empêcher une « guerre totale » en Syrie. Les deux dirigeants semblent toutefois bien conscients qu’il faut que l’Europe soit beaucoup plus unie pour réussir.