Ukraine: explosion meurtrière lors d’une marche patriotique à Kharkiv

Deux personnes ont été tuées et plus de dix autres blessées dans un attentat terroriste présumé lors d'une marche patriotique à Kharkiv, une ville de l'Est ukrainien, située à quelque 200 km de la zone de combats avec les rebelles pro-russes.

Le décompte officiel fait état de deux morts (un policier et un militant pro-européen) et d'une dizaine de blessés. Pour la police, pas de doute, il s’agit là d’un « attentat terroriste ». Le Service de sécurité ukrainien (SBU) a annoncé pour sa part avoir interpellé des suspects « qui pourraient être impliqués ».

L'explosion est survenue peu après 11h TU, devant une fourgonnette garée dans l'avenue Joukov, à proximité du palais des sports local, ont expliqué des témoins. « J'ai pensé que c'était une grenade assourdissante, mais après des gens sont tombés », a raconté à l'AFP Igor Rassokha, un des leaders de la marche. L'engin explosif artisanal, emballé dans un sac en plastique et dissimulé dans la neige, contenait des pièces de métal, a indiqué le procureur, selon lequel il a été activé par une minuterie ou une commande à distance.

Son effet meurtrier aurait été limité par deux facteurs, nous indique notre envoyé spécial à Donetsk, Régis Genté. D’abord, par le fait que la foule était encore peu dense à cet endroit de l’avenue Joukov, la marche patriotique ayant pris du retard. Ensuite, un camion passait par hasard au moment de l’explosion, protégeant ainsi une partie des manifestants. Aussitôt, les autorités policières ukrainiennes ont affirmé avoir arrêté quatre suspects qui, selon elles, s’apprêtaient à perpétrer d’autres attentats.

L’explosion de ce dimanche est inquiétante, car si vraiment l’intention de tuer est avérée, cela signifierait que certains groupes ont décidé de véritablement déstabiliser Kharkiv. En avril dernier, des forces russes avaient commencé à le faire, mais en vain. Depuis, et notamment ces quatre-cinq derniers mois, il ne s’est presque pas passé de semaine sans qu’un engin explosif ne soit disposé ici ou là, sur des voies ferrées par exemple, mais sans intention de tuer.

Cet attentat terroriste présumé s’est produit alors que séparatistes pro-russes et autorités ukrainiennes ont échangé ce samedi de nombreux prisonniers et que les premiers ont annoncé le début du retrait de leurs armes lourdes ce dimanche, comme le prévoit l'accord dit de Minsk 2. Cependant, la ville stratégique de Marioupol fait l'objet de tensions croissantes entre les deux camps.

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