Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Bernard-Henri Lévy (BHL) avait réservé l’opéra de Kiev pour y livrer les 1h40 d’un monologue sur l’Europe, ses faiblesses et ses compromissions intellectuelles. Une prestation saluée par le président Petro Porochenko qui a directement remercié son ami français. Pour la jeune Ukrainienne Ganna Grebenikova, la prestation était particulièrement importante.
« Il nous faut attirer l’attention sur l’Ukraine, même si certaines des comparaisons développées dans la pièce ne sont pas justes. Nous savons qu'il n’est pas très populaire ou respecté en France. Mais il faut commencer quelque part pour lier l’Ukraine et l’Europe. »
Pour Violeta Moskalu, une Ukrainienne qui habite en France, l’engagement de BHL en faveur de son pays est important. Mais cette représentation n’était pas suffisante.
« On aurait pu développer un certain nombre de choses. Moi, je m’interroge beaucoup sur les raisons qui ont fait que l’Europe soit devenue une proie aussi facile à la propagande de Poutine, et je trouve que c’est inquiétant de voir la France divisée, la France complice d’une certaine façon. »
Depuis la « révolution de la Dignité », les Ukrainiens sont en quête intensive de soutiens politiques, économiques et intellectuels en Europe. Ici, la pièce de BHL n’est qu’un des moyens de tenter de contrer la propagande russe.